Gestion durable des eaux pluviales : le bassin sec

Face aux défis posés par l’urbanisation croissante et le changement climatique, la gestion des eaux pluviales est devenue une priorité. Les épisodes de fortes pluies, de plus en plus fréquents, entraînent des risques accrus d’inondation et de pollution des cours d’eau.

Parmi les solutions écologiques et efficaces, le bassin sec se distingue comme un aménagement à la fois fonctionnel et esthétique. Conçu pour collecter et réguler temporairement les eaux pluviales, il joue un rôle clé dans la préservation des sols et la biodiversité.

Mais comment fonctionne-t-il exactement ? Quels sont ses avantages et comment bien l’intégrer dans un projet paysager ? Décryptage.

Qu’est-ce qu’un bassin sec ?

Un bassin sec est un ouvrage d’infiltration ou de rétention conçu pour stocker temporairement les eaux pluviales lors d’épisodes de précipitations intenses. Contrairement à un bassin en eau permanente, il reste sec la majeure partie du temps, sauf après de fortes pluies.

Fonctionnement du bassin sec :

1. Collecte des eaux pluviales : Les eaux de ruissellement sont dirigées vers le bassin depuis des surfaces imperméables (routes, toitures, parkings).

2. Stockage temporaire : L’eau est retenue pour éviter une surcharge des réseaux d’évacuation.

3. Infiltration et évaporation : L’eau s’infiltre progressivement dans le sol ou s’évapore naturellement.

4. Restitution progressive : Un trop-plein peut être prévu pour évacuer l’excédent d’eau vers un exutoire (fossé, rivière, réseau pluvial).

À noter : Un bassin sec peut être utilisé seul ou combiné avec d’autres infrastructures (noues végétalisées, toitures végétalisées, chaussées drainantes) pour une gestion optimisée des eaux pluviales.

Les avantages du bassin sec en paysage

1. Régulation des eaux pluviales et prévention des inondations

En stockant temporairement les eaux de pluie, le bassin sec réduit le risque d’inondations et de saturation des réseaux d’assainissement. Il est particulièrement efficace en milieu urbain où le sol est souvent imperméabilisé.

2. Amélioration de la qualité de l’eau

Le passage de l’eau à travers le sol et la végétation permet de filtrer certains polluants (hydrocarbures, métaux lourds, particules en suspension), contribuant ainsi à une meilleure qualité des eaux rejetées.

3. Intégration paysagère et esthétique

Bien conçu, un bassin sec peut s’intégrer harmonieusement dans un parc, un jardin ou un espace public. Il peut prendre la forme d’une prairie fleurie, d’un espace boisé ou d’un jardin humide, offrant ainsi un cadre naturel agréable.

4. Favorisation de la biodiversité

Les plantes adaptées aux milieux humides attirent de nombreuses espèces animales (oiseaux, insectes pollinisateurs, amphibiens). Un bassin sec devient ainsi un refuge pour la faune locale, contribuant à la restauration des écosystèmes urbains.

5. Réduction des coûts d’entretien

Contrairement aux bassins en eau permanente, un bassin sec nécessite peu d’entretien : pas de gestion des algues ou des moustiques, et une végétation qui demande peu d’interventions.

Comment concevoir et aménager un bassin sec ?

1. Choisir le bon emplacement

Un bassin sec doit être situé dans une zone où les eaux de ruissellement convergent naturellement. Il doit également être placé sur un sol suffisamment perméable pour permettre l’infiltration de l’eau.

2. Définir la taille et la profondeur

• La surface et la profondeur du bassin dépendent du volume d’eau à gérer et du type de sol.

• Généralement, un bassin sec a une profondeur variant entre 30 cm et 1,5 m.

• La pente des berges doit être douce (inférieure à 33%) pour éviter les risques de glissement et faciliter l’entretien.

  
  

3. Végétalisation et choix des plantes

Les végétaux jouent un rôle clé dans la filtration et l’absorption de l’eau. On privilégiera des espèces adaptées aux sols humides et tolérant des périodes de sécheresse.

Quelques plantes recommandées :

• Graminées : Carex, fétuque, miscanthus

• Plantes vivaces : Iris des marais, salicaires, reines-des-prés

• Arbustes : Cornouiller sanguin, saule rampant, viorne obier

  
  

 4. Intégration paysagère et multifonctionnalité

Un bassin sec peut être conçu comme un espace polyvalent :

• Un jardin de pluie esthétique et fonctionnel

• Un espace de détente avec des bancs et des sentiers

• Une zone pédagogique pour sensibiliser le public à l’écologie

Contraintes et points de vigilance

• Étude préalable du sol : Un sol trop imperméable nécessitera un aménagement spécifique (drainage, substrat filtrant).

• Gestion des polluants : En milieu urbain, il peut être nécessaire d’installer des filtres ou des zones tampons pour limiter la pollution.

• Entretien minimal mais régulier : Bien que limité, un entretien annuel est nécessaire (désherbage, contrôle des écoulements, taille des végétaux).